Vous étiez ma maison

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Vous étiez ma maison

Superbe

Vous étiez ma maison

Je suis entrée chez vous. Comme dans un terrier.

Je me souviens du feu dans l’âtre.

Vous.

Votre maison.

Votre allure de fée.

Une odeur de résine, de sauge et de plantain. Des bougies sur la table. Les flammes dans la cheminée. Des tissus, des tapis, des flacons. Un piano. Et des icônes de Marie.

Vous.

Votre douceur d’aïeule.

Et mon corps qui se dénoue un peu, qui replie griffes et crocs. Vous me regardez dans les yeux.

Vous me lisez. En creux. En silence. Au milieu.

Violaine Lison guide ses lecteurs comme au travers d’un conte. Une narratrice voyage des rues pavées de la ville aux sentiers sinueux des forêts, entre les arbres et les fougères, parmi bêtes et plantes.

Elle y croise une femme âgée, mi-fée, mi-sorcière, figure bienveillante qui rapièce et protège, joue du piano et de la machine à coudre.

Cette dernière invite la visiteuse à passer le seuil de sa maison, à s’entourer de ses objets, de ses odeurs, des ronronnements du chat et des craquements du feu de cheminée. Une relation dense se tisse entre les deux femmes. Les lundis deviennent leur rendez-vous régulier avec la forêt et la vieille machine à coudre. Les vêtements, comme des secondes peaux, sont réparés avec soin, les blessures cicatrisent et les coeurs s’allègent.

Votre maison appartient à la forêt. Il n’y a pas de frontière, pas de douane. Vous habitez les bois. Et les bois vous habitent. Des châtaigniers mangent à votre table. Votre potager a le pouls régulier d’un bocage.

Mais lorsque la maison se vide sans prévenir, c’est un terrible silence qui s’abat. Questions et doutes refont surface : vers qui se tourner quand les repères disparaissent, quand les lieux familiers deviennent lointains et que les gestes rassurants perdent leur sens?? Comment appréhender un tel héritage?? à nouveau la nature bienveillante sera le refuge…

L’écriture à fleur de peau de Violaine Lison nous emmène, au rythme des nuits et des chapitres, à nous perdre en forêt et à y découvrir des chemins, des clairières ou des cabanes, pour mieux s’y retrouver ou pour se construire un lieu à soi.

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