J’ai ferme mes maisons

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J’ai ferme mes maisons

Écriture sensible

J’ai ferme mes maisons

Le bleu du ciel et de la mer. L’oiseau dans l’évidence de l’espace. Une île, puis une autre île très éloignée de la première. Des bateaux à quai. Le silence des pierres. Des maisons aux lèvres closes. Ces silhouettes au carrefour des routes. La polyphonie des langues. Des valises vides. La main qui ne peut attraper le nuage. Ce passager qui regarde passer les bus sans pouvoir y monter… Marianne Catzaras n’a pas besoin de nommer les pays, les lieux, les êtres, les alphabets ou les époques, pour que l’on sente ce qui vit en elle, comme l’eau sommeille sous les pierres. Elle n’a pas besoin de nommer l’absence pour faire chanter l’absence. Pas besoin de désigner le poème pour qu’il soit poème. Elle écrit pour faire entendre ce que les mots ne disent pas : un murmure, une histoire, à peine.

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