Aujourd’hui, Dominique rit, danse, t’aime. Aujourd’hui le ciel est bleu. Bleu comme l’aquarelle au bout de ton pinceau, bleu comme l’orange de Paul Eluard, bleu comme ces taches sur tes poignets, souvenir d’un matin plus gris. Chaque jour, tu scrutes le ciel de Dominique, ses éclaircies que tu dessines pour oublier les orages. De quelle couleur le ciel sera-t-il demain ? Une nouvelle sur les violences conjugales.
« Peu de temps avant le lever du jour, les oiseaux s’étaient mis à gazouiller. Puis, les premiers rayons du soleil apparurent, leurs grands doigts de lumière tendus vers notre jardin. Moi, je ne bougeais pas, frigorifiée par la nuit. L’aube soufflait son l’haleine fraîche sur l’étang qui exhalait de mystérieuses fumerolles. J’ai vu alors les nymphéas, ces petites horloges botaniques qui flottent sur l’eau, ouvrir délicatement leurs pétales de porcelaine. J’attendais encore de me réchauffer avant d’aller me promener deci delà, comme j’en ai l’habitude chaque matin. «
Ainsi commence le texte de Béatrice Fontanel. Mais qui est donc cette petite espionne qui a une vue imprenable sur la maison, le jardin, et nous permet de découvrir Claude Monet au travail comme on ne l’a jamais vu de si près. Elle » possède de fort grands yeux », « une vision exceptionnelle » et se réfugie sur des nénuphars ? « Des ailes diaprées, [un] corps fin, bleu nuit, métallisé », vous avez trouvé ?…
De la fin des années 1890 jusqu’à sa mort en 1926, le peintre se consacre essentiellement au cycle des Nymphéas, dont le musée de l’Orangerie possède un ensemble unique. Oeuvres mondialement connues ; on les découvrira ou redécouvrira en plongeant dans ce récit palpitant merveilleusement illustré par Alexandra Huard qui a mené un impressionnant travail de documentation. Quatre double-pages documentaires finales mettent en relation l’oeuvre, des photos d’archive et les illustrations pour aller plus loin, et découvrir les secrets de Monet.
La chanson titre annonce une rencontre musicale exceptionnelle chez le vieux Jo, un cajun de Louisiane qui habite à Kyoto avec sa conjointe japonaise. Les deux sont musiciens, il joue du banjo et elle du koto. Avec leurs amis de partout sur la planète, ils donneront un concert très zen, dans le plus parfait silence, à part quelques notes de shamisen ! Se succède ensuite une pléiade de petits chefs-d’oeuvre musicaux interprétés par des artistes variés qui leur confèrent grâce et fraîcheur. Superbement réalisé par Paul Campagne, ce classique de la chanson pour enfants s’ouvre sur Comptine en mode zen, interprétée à l’unisson, annonçant une rencontre musicale exceptionnelle. On y retrouve 17 chansons, contes et comptines – dont la jolie berceuse Tu peux dormir la ville veille interprétée par Luce Dufault, les comptines La petite Adèle et La petite Annette chantées par Pierre Lapointe, une belle reprise de La danse à Saint-Dilon par Martin Léon, Le grand cerf-volant rendue avec brio par Ariane Moffatt ou encore Le poème d’un enfant, livrée avec beaucoup d’émotion par Luc De Larochellière. Le disque nous avait permis également de découvrir Garou en conteur dans Les trois fils au vieux Maltais de même que les talents d’interprétation de Jessica Vigneault avec, notamment, Les quatre oeufs – une des huit chansons qu’elle avait composées avec son père, Gilles Vigneault, pour ce projet. Le tout enjolivé par les magnifiques illustrations de Stéphane Jorisch. Cet album musical est un pur bonheur pour l’ouïe et pour l’oeil.
Un voyage coloré vivifiant à bord d’un taxi sénégalais, à redécouvrir en mini album souple !
Quand Sène ne va pas à l’école, il aime accompagner son oncle Papa Diop dans son taxi-brousse. Car même si le trajet est toujours le même -; il relie Dakar à Saint-Louis du Sénégal -;, pour Sène c’est chaque fois une aventure différente : un jour, il fait monter dans le taxi toute une équipe de lutteurs qui vient de gagner un tournoi important, un autre c’est une mariée, et un autre encore, une femme qui accouche dans le taxi !
Qui ne connaît pas l’histoire du petit Poucet ?
Mille fois entendue, mille fois racontée, et pourtant…
A chaque fois, il y a ce plaisir renouvelé de s’enfoncer dans les ombres de la forêt, en suivant un chemin de cailloux et un tout petit bonhomme, pas plus grand qu’un pouce.
A chaque fois, l’ogre nous fait trembler.
A chaque fois, c’est le plus petit qui nous guide vers la liberté.
Sur ce chemin mille fois arpenté, nous apprenons l’art de grandir à tous les âges, l’art de trouver une voie, quand tout semble perdu.
Un jour, à moi aussi, il poussera des ailes dit la vache. Je m’échapperai dans les airs, je partirai à travers ciel. Alors les hommes et les femmes de la terre n’auront qu’à traire les coccinelles ! Voici le jour de tous les possibles, le jour magique et rare où tous les voeux s’exaucent !
La vie n’est pas simple pour l’homme aux très longues jambes. Rien n’est à sa taille et les autres se moquent de lui. Le jour où un gigantesque orage s’abat sur la ville, il se met à aider tous les habitants qui n’en avaient que faire de lui jusque-là… Tous, sauf un : Carlos l’avait remarqué depuis longtemps, lui.
Un album à mettre entre les mains de toutes celles et tous ceux qui se sont déjà sentis différent·e·s.
Onze Chatons se partagent un poisson : quel maigre repas pour des chatons affamés ! Mais voilà qu’ils entendent parler d’un lac, bien loin d’ici, où vit un poisson si gros qu’on peine à le croire. Nos Onze chatons n’ont pas froid aux yeux – surtout quand l’estomac gronde ! Sur leur radeau de fortune, ils se lancent aussitôt à la recherche de cette proie légendaire…
Ce dernier volume des Onze chatons est aussi le premier à avoir été publié, au Japon, en 1967. Il inaugure une obsession qu’on retrouvera dans presque tous les volumes de la série (1967-1996) : manger !
Ce n’est pas étonnant, de la part de ces onze chatons de gouttière habitués à la débrouillardise. Noboru Baba, son auteur, y retrouvait sans doute là une partie de sa jeunesse, lui qui lança sa carrière de dessinateur au sortir de la Seconde Guerre Mondiale. Affronter la faim, brocarder le militarisme en jouant à désobéir : le jeune mangaka conjure ses propres fantômes en donnant naissance à onze chatons mignons et irrévérencieux, pour notre plus grand plaisir !
Les auteurs du Petit monde de Nour paru chez Saltimbanque en 2022 reviennent avec un album riche de sens où il est question d’un mur séparant deux mondes : celui de la lumière et de l’obscurité.
Le mur avait toujours été là. D’un côté, les uns vivaient dans la lumière… tandis que les autres vivaient dans l’obscurité. Jusqu’au jour où quelqu’un vit un trou dans le mur. Un à un, tous passent dans la lumière et détruisent le mur, c’est beau d’être ensemble.
Isabelle Carrier et Jérôme Ruillier veulent mettre en avant l’acceptation de la différence, l’importance de rester unis et solidaires face à l’adversité (symbolisée par ce mur) et le dépassement de soi.
Grâce à des images très simples (des ronds et des couleurs) et une économie de texte, les auteurs véhiculent un message fort qui donne matière à réflexion.
Une version écologique et malicieuse de la célèbre comptine, pour sensibiliser les enfants, avec humour, à l’agriculture intensive et aux dangers des pesticides.
Les splendides illustrations de Pauline Kalioujny nous plongent dans une nature vibrante, aux mille et un détails à observer.