L’exposition : L’ART DE L’AUTRE

Deux par deux rassemblées, six artistes croisent leurs regards pour des face-à-face complices. Réparties dans trois espaces, leurs œuvres font la part belle à l’empathie. Parcours labyrinthiques, cabinets sensoriels et autres dispositifs immersifs et ludiques, l’installation multiplie les expériences.

Tendre la main avec Csil et Gee-eun Lee

Dans des œuvres pétillantes et pleines d’humour, CSIL et Gee-eun Lee, questionnent habilement la place qu’on donne à l’autre. Leurs univers joyeux et ludiques invitent à dépasser ses préjugés et à considérer la multitude comme une riche évidence.

Illustratrice française au trait fin et à la poésie malicieuse, Csil peuple ses récits d’une foule de personnages décalés aux singularités les plus attendrissantes. L’autrice coréenne Gee-eun Lee, quant à elle, propose une réflexion philosophique sur la différence. Son pouvoir à engendrer malentendus et conflits ou paix et amitié. Ensemble, leurs images composent un dialogue généreux, où la couleur devient langage et le jeu, un mode de relation à l’autre.

Ouvrir les bras avec Caroline Gamon et Jeanne Macaigne

Caroline Gamon et Jeanne Macaigne mettent la nature au cœur de leurs histoires. Le paysage y est à la fois décor et personnage. On apprend à regarder, à s’y regarder, on y réalise des rencontres enrobantes ou perturbantes mais toujours transformatrices. Chez Caroline Gamon, la matière picturale, la précision de son pinceau et la lumière figent le paysage dans un temps qui semble suspendu presque menaçant. Jeanne Macaigne, elle, invente des univers foisonnants, habités par des créatures enveloppantes et des formes végétales en métamorphose. Ensemble, elles célèbrent un art du sensible où chaque feuille, chaque souffle, devient un signe d’une altérité possible.

Donner de la voix avec Pauline Barzilaï et Maeva Rubli
Pauline Barzilaï et Maeva Rubli abordent leur pratique artistique avec curiosité. D’une expressivité débordante, parfois surréaliste, leurs images convoquent, avec générosité et complexité, l’intime.
Les œuvres de Pauline Barzilaï, — dont le tableau : La danse, illustre la 41ᵉ édition du Salon — cultivent la souplesse, l’ambiguïté, le bizarre. Maéva Rubli travaille la couleur, la matière, les histoires comme une urgence. Ensemble, elles partagent le talent de faire vibrer les couleurs et une vision métaphorique du récit qui crée le passage entre le réel et soi comme lien à l’autre.


Avec le soutien du Centre culturel coréen, de KBBY, du ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, de Publication Industry Promotion Agency of Korea (KPIPA), de Pro Helvetia et de la Direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France.

L’EXPOSITION EN BALADE

L’exposition, dont une partie des images sera répliquée en format A3, sera offerte à quelque 600 structures, notamment des bibliothèques (partout en France), des centres de connaissances et de culture, des collèges, et les structures agréées Contrat Local d’Accompagnement à la Scolarité (CLAS) du département.
Imprimée sur Munken Polar 150 g/m² par Arctic Paper – arcticpaper.com

La tectonique des corps
Exposition interactive et immersive 2023

Corps embrassés ou dansants, mouvements de jeux ou de tendresse, corps multiples, gracieux ou empêchés… D’un trait alerte, le geste graphique vient déjouer les normes. Pour sa 39e édition, le Salon du livre et de la presse jeunesse ouvre 4 espaces d’exposition à 4 artistes qui donnent du corps à la littérature jeunesse: Albertine (Suisse), Gérard DuBois (Canada), Mari Kanstad Johnsen (Norvège) et Roxane Lumeret (France). Quatre manières singulières d’incarner l’enfance. Le dispositif scénographique interactif (jeux de lumières et de miroirs, gymnastique et manipulations) donne à voir et à sentir les effets de formes et de matières, les esquisses de chacun·e pour engager les corps dans une véritable immersion.

Albertine, les enlacé·e·s

Née en 1967 à Dardagny (Suisse), Albertine interroge sans cesse la différence, le collectif et l’individualité avec ses personnages douillets, élastiques, presque désarticulés.

« On peut raconter beaucoup de choses avec le corps même quand il n’est pas juste. Si on veut prolonger un membre, faire en sorte que tout à coup un bras devienne très très très très long ; ça raconte quelque chose de l’histoire et du personnage. C’est ça qui est formidable avec le dessin, c’est qu’on peut être faux et juste à la fois. On peut exprimer une situation. Le corps c’est l’expression d’une émotion. Ça permet d’évoquer beaucoup de choses : la tristesse, la joie… Toutes les émotions de l’existence passent par le corps. »

Derniers titres parus :
Séraphine à l’école, La Joie de lire, 2023
Pour demain et bien plus loin, texte Germano Zullo, La Joie de lire, 2023

Gérard DuBois, les décalé·e·s

Né en 1968 à Courbevoie, Gérard DuBois vit au Canada depuis plus de trente ans. Il est un grand nom de l’illustration de presse nord-américaine et de la littérature jeunesse francophone. Avec ses corps contorsionnés, démembrés ou mêlés, il capture une galerie d’émotions complexes.

« La première chose que j’ai tendance à dessiner ce n’est pas un animal, pas autre chose : c’est surtout une personne. Ce qui est chouette dans le dessin c’est qu’on fait ce qu’on veut, on ne fait de mal à personne. Il y a juste une réaction qui va être créée. J’aime l’idée d’une image où il y a un petit délai de latence et on découvre un truc un peu étrange. C’est ludique de déplacer une forme. Parfois, je le fais avec des objets, complètement décalés. Mais le plus souvent, c’est avec des corps. C’est le jeu de la réflexion, où est-ce que je peux emmener ces corps-là ? Créer une réaction. »

Derniers titres parus :
On ferait comme si, texte André Marois, Grasset Jeunesse, 2023
À qui appartiennent les nuages ?, texte Mario Brassard, La Pastèque, 2021

Mari Kanstad Johnsen, les animé·e·s

Née en 1981, en Norvège, Mari Kanstad Johnsen croque avec une grande tendresse, d’un trait nerveux et souple, la diversité des corps – des tout-petits aux très grands. Attitudes, postures, les portraits qu’elle dresse sont aussi vivants qu’expressifs.

« Pendant des semaines, pour Les animaux dorment, j’ai dessiné directement à partir d’images, en essayant de saisir les caractères des morses et des girafes, ces animaux que je n’avais jamais dessinés auparavant. (…) J’ai passé beaucoup de temps à imaginer l’apparence des personnages pour qu’ils soient à moitié humains et à moitié animaux. C’est très banal, mais ce que j’aime dans l’illustration, c’est que l’on crée quelque chose qui n’existait pas auparavant. Pour me détendre, ce que je préfère c’est créer des visages et des figures. Quelque chose qui n’existait pas existe soudain et je me dis toujours : Oh ! en voilà un personnage intéressant. » Interview dans le New York Times.

Derniers titres parus :
Un dernier livre et au lit !, texte Frode Grytten, trad. du néo-norvégien Catherine Renaud, Cambourakis, 2023
Les animaux dorment, texte Kjersti Annesdatter Skomsvold, trad. du norvégien Catherine Renaud, Cambourakis, 2023

Roxane Lumeret, les élancé·e·s

Née en 1988 en Alsace, Roxane Lumeret dessine les corps pour mieux questionner le regard qu’on leur porte. Elle s’attaque avec humour aux stéréotypes de genre et dégomme la chosification du corps féminin dans un style psychédélique pop rappelant les dessins animés des années 80-90.

« C’est quasiment indispensable de dessiner de l’anatomie qu’elle soit réaliste ou non, dès lors qu’on raconte des histoires, car celles-ci sont incarnées par des personnages. J’aime dessiner la diversité des corps. Il y a énormément d’anatomies différentes selon l’âge, le style, l’état d’esprit et même l’espèce, car, dans mon cas, je dessine souvent des animaux dans mes albums jeunesse. Dans un dessin, on peut raconter beaucoup de choses à travers la gestuelle. Donc selon les moments de l’histoire et les états d’âme des personnages, j’essaye de faire passer des informations dans la posture et la façon de se tenir des protagonistes. »

Derniers titres parus :
Comme une chaussette orpheline, La Partie, 2023
Le Caramel du jurassique, Albin Michel Jeunesse, 2020

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quel super évènement

Expositions

Qui dit littérature jeunesse dit image. Qui dit image dit magie. Trois expositions inédites au programme. 40X40 réunit des illustrations réalisées autour des pouvoirs de la lecture. Atout sens explore la sensorialité des illustrations. Chambres adolescentes révèle l’antre de jeunes d’aujourd’hui. 

40×40: La Seine‐Saint‐Denis, capitale de la littérature jeunesse

Pour les 40 ans du Salon du livre et de la presse jeunesse, le Département de la Seine-Saint-Denis – coproducteur de l’événement – mobilise tout son territoire pour célébrer, en grand, la littérature et la bande dessinée jeunesse.

40 créateurs et créatrices, sélectionné·es à l’issue d’un appel à candidatures, ont été invité·es à créer une illustration autour des imaginaires de la lecture. Ces œuvres célèbrent le pouvoir créatif et artistique des littératures de l’enfance. En les intégrant dans sa Collection départementale d’art contemporain, le Département vient déclarer, haut et fort, que la littérature jeunesse est un art majeur.

Le 20 novembre, «Journée internationale des droits de l’enfant», ces quarante images seront dévoilées sous forme de reproductions grand format et investiront des lieux emblématiques de l’enfance: crèches, centres de Protection Maternelle et Infantile (PMI) et structures de l’aide sociale à l’enfance (ASE) dans quarante villes du département.

Un projet ambitieux pour renforcer l’accès à la lecture et à l’art contemporain dès le plus jeune âge. Les illustrations seront également réunies dans l’exposition « 40×40 » conçue pour l’occasion. Elles seront érigées en haie d’honneur pour accueillir les centaines de milliers de visiteuses et visiteurs attendu·es au Salon du 27 novembre au 2 décembre 2024.

Atout Sens: Touchez, écoutez, respirez… pour voir!

Classiques du genre ou intemporels ovnis, l’exposition propose des approches et expérimentations sensorielles d’une sélection d’ouvrages primés au Salon ces quarante dernières années.

Les livres s’adaptent! Une occasion de redécouvrir ces titres qui font la littérature de jeunesse contemporaine dans une perspective pleinement inclusive. Regardez avec le nez, contemplez avec les mains, observez avec les oreilles comme autant d’invitations au voyage synesthésique.

Au premier étage du Salon, trois salles explorent et interprètent de façon sensible ces titres emblématiques de littérature jeunesse contemporaine.
Au rez-de-chaussée, un étonnant cabinet de lecture questionne le rapport à l’objet et au corps empêché pour lire autrement, appréhender ces récits sous un nouvel angle.

Chambres adolescentes: portes ouvertes!

Et si on rencontrait la jeunesse? À l’occasion de la publication de leur ouvrage aux éditions La Martinière Jeunesse, l’autrice Jo Witek et la photographe Juliette Mas vous invitent à découvrir des portraits d’adolescent⸱e⸱s réalisés depuis leur chambre, déclinés en documents sonores, photographies, textes, installations, livre. Une aventure de 4 années auprès de 21 jeunes, une vivifiante et courageuse libre expression des 12-19 ans… Avec Jo Witek & Juliette Mas et les artistes invités, Carole Chaix & Stéphane Kiehl. 

À découvrir du 16 novembre 2024 au 4 janvier 2025 au Centre Tignous d’art contemporain à Montreuil
Vernissage, jeudi 28 novembre à 19h

Des rencontres et des ateliers y seront également proposés, en amont, lors du Salon et en aval.
Plus d’informations sur centretignousdartcontemporain.fr